De la même façon qu’avec la libéralisation des télécoms ont émergé de nouvelles façons d’échanger, l’explosion des nouvelles technologies développant des solutions, « sans contact » ou dématérialisées, est à l’origine d’une formidable mutation des usages. Les moyens de paiement, le stockage et la consultation de données ou le traitement de dossiers administratifs se pratiquent toujours davantage par le biais du numérique. Pourquoi ? Parce que c’est rapide, parce que c’est économique, parce que c’est fiable.
Désamorcer les frilosités franco-françaises. En France -je ne manque jamais de le rappeler-, le tissu de PME, grands groupes et laboratoires de recherche qui œuvrent dans le domaine des transactions électroniques sécurisées est à la pointe de ce qui se fait de mieux en la matière. Nous avons parfaitement analysé l’évolution des pratiques, sérieusement mesuré les enjeux économiques et techniquement réalisé des offres concurrentielles sur les marchés hexagonaux et internationaux.
À l’évidence, sur nos territoires, le stockage et les échanges de données dématérialisées se démocratisent. Utilisant principalement des « services en ligne », d’autres solutions, mobiles (dites « sans contact »), sont également proposées aux usagers pour les services de transport, de tourisme , mais aussi par l’État, les collectivités et leurs services administratifs pour les services de vie citoyenne.
L’autre sujet phare de la mobilité, est l’intégration dans ces services du paiement. Les grands commerces, les banques et les opérateurs y viennent progressivement, mais le paiement couvre de multiples domaines et représente un enjeu majeur pour notre économie. L’apparition récente d’établissements de paiement en complément des établissements de crédit en Europe démontre le dynamisme de ce marché. Cependant la petite dizaine d’établissements de paiement agréés dans l’hexagone (quand on approche la centaine au Royaume-Uni !) atteste d’une frilosité hexagonale persistante.
Ainsi, bien que nous nous trouvions aujourd’hui face à une rupture importante dans la pratique des échanges et de facto dans un marché porteur, il nous manque encore collectivement une pleine et entière confiance dans nos technologies hexagonales, dans nos savoirs faire et dans les ambitions de nos sociétés Françaises..
Dans un contexte globalisé ou tout va très vite, ou notre savoir faire peut être rapidement dupliqué, seule une volonté forte et collective appuyée par le développement rapide des usages dans notre vie quotidienne pourra nous permettre de gagner ce défi.
Jean-pierre Le Couédic, président du Pôle de compétitivité TES (Transactions Électroniques Sécurisées) - Basse Normandie.